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Podcast : objet sonore non identifié en plein décollage

 

Cet objet sonore non identifié suscite de plus en plus l’attention. Mais qu’est-ce qu’un podcast ? Quand est-ce que les gens en écoutent ? Pourquoi ? Et quels sont les sujets de prédilection des producteurs de podcasts ?

Vous ne connaissez pas encore les histoires captivantes des anonymes du podcast Transfert ? Ou les confidences d’un ancien accroc au crack dans Crackopolis ? C’est que vous êtes sûrement passés à côté de ce média singulier qui suscite de plus en plus d’intérêt. Reste à bien le définir. A la différence du broadcast, le fait d’émettre une émission en direct sur les ondes FM pour le plus grand nombre, le podcast s’écoute à la demande (EOD) de manière individualisée.

Le terme général de podcast comprend à la fois les rediffusions d’émission de radio que l’on aurait raté (podcast de rattrapage) et un contenu sonore conçu, produit et diffusé exclusivement en ligne (podcast natif). Cette émission sonore s’adresse à une seule personne, contrairement à la radio qui parle à tous. Et il s’écoute plus volontiers avec un casque et un smartphone qu’avec un traditionnel poste de radio.   

Pourquoi le podcast plait-il autant ?

La majorité des auditeurs écoutent des podcasts parce qu’ils permettent de combler les « espaces vides » de leur emploi du temps : pendant les trajets en bus, voiture ou vélo, en préparant à manger ou en faisant le ménage. Mais ce n’est pas tout. L’écoute d’un podcast natif permet d’écouter ce que l’on n’entend pas à la radio : des voix, des histoires, des conversations, de nouvelles manières de raconter le monde et de captiver l’attention. C’est très certainement une nouvelle forme d’art sonore, tout comme la musique. Une nouvelle frontière du récit donnant naissance à une culture sonore. Le tout en contradiction avec l’omniprésence de l’image, qui laisse moins place à l’imagination.

Le média des sans voix

Si le podcast est bel et bien un phénomène culturel, c’est certainement grâce à la singularité de sa forme mais aussi et surtout de ses contenus. En octobre dernier, la deuxième édition du Paris Podcast festival réunissant plus de 7000 personnes, proposait des sessions d’écoute en avant-première, des enregistrements publics, des rencontres et ateliers. Le festival mettait en compétition 35 podcasts sur des sujets particulièrement audacieux. Entre podcasts féministes, ou parlant de sexualité, témoignages d’anonymes … le podcast se révèle comme un média indépendant, qui laisse la parole aux sans voix.

 
 
 
 

Julien Cernobori président du jury, et producteur indépendant de podcast, sur des anonymes justement, confesse lors d’une interview pour Télérama : « Ce sont des sujets qui s’adressent souvent aux minorités là où elles n’ont pas d’espace dans les radios pour s’exprimer. Les podcasteurs murmurent à l’oreille des auditeurs, à la différence de la radio qui s’adresse à une masse indéterminée. Parler de soi pour raconter le monde à travers ses propres yeux, c’est très courageux. Le podcast est un média engagé. »

 
 
  • Trois  podcasts primés lors du Paris Podcast Festival

Prix SCAM du podcast Documentaire

Im/patiente Je dois m’inquiéter ?, de Mounia El Kotni et Maëlle Sigonneau, Nouvelles Ecoutes

Diagnostiqué d’un cancer du sein à 29 ans, Maëlle Sigonneau raconte sa vie de patiente, du sexisme envers les patientes dont elle a été victime, et plus largement son expérience de la marginalité.…

Prix du podcast de Conversation (avec le soutien de la DGMIC du ministère de la Culture)

Yesss : Warriors pendant le sexe, Margaïd Quioc, Elsa Miské et Anaïs Bourdet, Podcast Factory

Yess c’est le podcast féministe qui donne la parole à des femmes qui ont triomphé sur le sexisme : « celles qui répliquent, qui recadrent, qui claquent et qui résistent. »

Prix du podcast Francophone (avec le soutien de la DGLFLF du ministère de la Culture)

Histoires d’Enquête : Chemin de croix : Les Enfants fantômes, Anne Panasuk, Canada, Radio Canada Première

Au début des années 70, neuf enfants d’une toute petite communauté de la Basse-Côte-Nord, Pakuashipi, ont disparu, dans une communauté d’alors 80 personnes. Contactée par des membres de la famille de ces enfants disparus, la journaliste Anne Panasuk se lance dans une quête pour savoir ce qui leur est arrivé.