Instagram : la galerie d’art 2.0
Le réseau social Instagram rend l’art accessible à tous et permet aux jeunes artistes de créer leur propre galerie, en élargissant les codes traditionnels associés aux musées et critiques d’art.
« Désormais, même quelqu’un à l’autre bout du monde peut trouver et apprécier mon travail via son téléphone », savoure Rémi Thouzeau, jeune peintre français émergeant sur Instagram sous le nom de @remithouzeau. Ce réseau social de partage de photos et de vidéos lancé en 2010 a su se démarquer par son côté artistique. Cette galerie visuelle, qui s’alimente constamment et bouleverse les codes de l’art, réunit environ 1,4 milliards d’utilisateurs en 2023. Et si ce musée virtuel finissait par remplacer les galeries d’art, parfois inaccessibles aux jeunes artistes ?
@remithouzeau
20 ans auparavant, très peu d’artistes arrivaient à se faire reconnaître et vivre de leur travail. La quasi-totalité vivait dans la précarité mis à part quelques-uns tombés dans les bons réseaux.
Une connexion interplanétaire permanente
Grâce à son ampleur virale et mondiale, Instagram permet à tout type d’œuvres de connaître le succès, via la grande diversité des opinions de ses utilisateurs. Un vrai tremplin pour les nouveaux artistes, qui n’ont plus besoin de convaincre les professionnels du secteur pour faire connaître leur travail.
Grâce à la proximité entre les usagers, un lien plus intime est créé avec les artistes. Très apprécié des utilisateurs, il casse ce côté inaccessible du milieu de l’art. « Le marché de l’art a connu un énorme boom grâce à cette nouvelle connexion interplanétaire, maintenant de nouveaux talents peuvent émerger et recevoir une certaine notoriété » constate Rémi. Désormais, les utilisateurs s’improvisent, malgré eux, collectionneurs, offrant leur propre vision des œuvres, loin des codes du secteur.
Une reconnaissance et diversité des genres artistiques
« 20 ans auparavant, très peu d’artistes arrivaient à se faire reconnaître et vivre de leur travail. La quasi-totalité vivait dans la précarité mis à part quelques-uns tombés dans les bons réseaux » constate Rémi. Beaucoup d’artistes sont désormais convoités directement par les galeries d’art via le réseau social.
Sur cette plateforme, elles trouvent un large choix d’artistes, poussés par les effets du partage des œuvres et des avis des gens, bien différents des critiques d’art. Il arrive d’ailleurs que des musées s’inspirent des tendances de cette nouvelle génération pour imaginer leurs futures expositions.
Un métier à triple-casquettes
Être un artiste sur Instagram en 2023 suppose d’être aussi communicant et galeriste, pour faire son auto-promotion. Comme tout réseau social, Instagram est basé sur un algorithme destiné à satisfaire un maximum ses utilisateurs. S’y intéresser devient la règle de base pour les artistes voulant influer sur la plateforme. D’une certaine manière, suivre les tendances du moment peut permettre d’être mis en avant sur de plus nombreux comptes.
Utiliser des hashtags, republier et poster aux bons horaires permet un meilleur taux d’engagement et une plus grande visibilité. A contrario, en se démarquant avec des sujets inédits, qui plaisent ou non, les artistes peuvent mieux cibler leur public et donc attirer des utilisateurs du même univers qu’eux. Enfin, il est important d’utiliser l’ensemble des outils de la plateforme tels que les stories, les réels, et les posts pour augmenter sa visibilité.
De là à faire de tous les artistes des influenceurs ? Rémi n’est pas aussi catégorique. “Plus un travail est aimé par un public, plus il sera valorisé sur le marché. Cela fonctionne moins bien pour les “influenceurs artistes” car leur communauté est généralement plus intéressée par leur personne que leur travail”.
@remithouzeau