Mon histoire avec « Ça commence aujourd’hui »
Comme beaucoup d’entre vous, j’aime écouter des histoires… Toute petite, je ne dormais pas avant d’en avoir écouté trois, au minimum. Dans le cadre de mes études de communication, j’ai découvert la notion de storytelling et me suis rendue compte que j’en étais moi-même victime. Pas à travers la publicité mais une émission qui me passionne depuis quelques mois : « Ça commence aujourd’hui ». Vous voulez savoir pourquoi ? Je vous raconte….
Ce programme, qui a débuté le 28 août 2017, est diffusé quotidiennement à 13h55 sur France 2. Sa présentatrice Faustine Bollaert reçoit chaque jour 4 à 5 invités qui racontent leur histoire sur un thème précis. Depuis 2 ans, l’audience de cette émission ne cesse de progresser, atteignant même 12,2% de parts de marché le 12 septembre dernier avec 1,04 Million de téléspectateurs.
Intriguée par le succès de cette émission, j’ai décidé d’en découvrir les coulisses. Pour cela, j’ai interrogé Lou Dubar, diplômée d’Audencia SciencesCom et ancienne stagiaire pour l’émission, qui avait pour fonction de trouver et sélectionner les invités. Ensemble, nous avons échangé pendant plus d’une heure autour des ingrédients du succès de ce programme…
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Secret numéro 1 : la sélection des invités
L’organisation millimétrée de l’émission participe à sa réussite. Une organisation qui commence par le recrutement des invités. Ce processus débute avec leur recherche via les appels à témoins qui ont lieu à 40% sur les réseaux sociaux mais aussi à la télévision, via des associations ou des avocats. Il continue avec la prise de contact, une première interview téléphonique, puis une seconde, des prises de vidéos à effectuer… bref un chemin assez sélectif !
Ensuite, Lou m’a dévoilé que l’émission était assez scénarisée : les invités connaissent leurs questions en amont, ils savent précisément quoi répondre car il y a parfois des informations qu’ils ne peuvent pas diffuser (par exemple, les personnes qui ont subi une transplantation d’organe ne peuvent pas transmettre la date de l’opération).
Secret numéro 2 : la variété des sujets
Ce qui me plaît le plus dans cette émission ? La grande diversité des sujets abordés. Il y a de quoi en perdre la tête ! L’animatrice l’a d’ailleurs reconnu lors d’une interview au Figaro du 28 février 2018 : « Cette variété de sujets est autant notre force que notre fragilité ». En effet, on peut y retrouver des histoires d’amour incroyables – « Un amour improbable entre une religieuse et un voyou » ou « amputée des 4 membres elle trouve l’amour » – comme des retrouvailles inespérées – « Ils se retrouvent 40 ans plus tard » – « Frères et sœurs cachés : comment se retrouver ? ».
Mais des sujets plus graves y ont aussi leur place, comme la perte inattendue d’un proche (« Faire le deuil de son mari »), le suicide (« Tentatives de suicide, ils ont survécu »), les violences conjugales ou des sujets touchants comme le sauvetage d’une personne, une guérison à la suite d’une maladie ou une addiction (« Jeux d’argent : quand ils font perdre la raison »). Des témoignages sincères et authentiques qui laissent difficilement le téléspectateur insensible.
Secret numéro 3 : des invités atypiques
A l’occasion d’éditions spéciales, l’équipe de production a donné la parole à des personnalités venues témoigner d’un moment de leur vie. C’est lors d’une émission spéciale célébrités que Catherine Laborde a évoqué son combat contre la maladie de Parkinson.
En vue de sensibiliser public à certaines problématiques, l’émission a aussi cette qualité de faire intervenir des publics que l’on ne côtoie pas d’habitude, afin de changer notre regard et de faire évoluer nos mentalités. C’est par exemple le cas de trois hommes battus qui ont pris la parole sur les violences infligées par leurs compagnes, afin de montrer qu’il n’y a pas que les femmes qui subissent les coups de leurs conjoints. Ou de ces personnes défigurées après un accident puis réparées par la chirurgie.
Secret numéro 4 : une équipe à l’écoute
Même si les sujets sont parfois sensibles, la présentatrice Faustine Bollaert sait les appréhender de façon naturelle et professionnelle. Très à l’écoute, elle met à l’aise les invités (même avant que l’émission commence !). Elle n’hésite pas à éclater de rire dans des situations amusantes et être bienveillante et respectueuse dans des situations plus délicates. L’ambiance conviviale qui y règne rend l’émission plus agréable à regarder. Avec des fauteuils colorés et une certaine proximité entre les invités-public et Faustine Bollaert nous n’avons pas l’impression d’être sur un plateau télévisé mais plutôt dans son salon bien entouré !
Ce que j’apprécie aussi dans cette émission est le côté professionnel renforcé par la présence systématique de psychologues, avocats ou docteurs. Ces spécialistes expliquent bien la situation de l’invité, ce qui s’est déroulé dans son esprit au moment des faits, ou l’observation des différentes étapes de son histoire. Un éclairage bien utile pour le téléspectateur.
Secret n°5 : une excellente communication
Une fois l’émission diffusée sur France 2 l’équipe de communication de CCA ne s’arrête pas là ! (Ah ces communicants jamais satisfaits ! 😉). Des extraits sont diffusés sur Facebook, des vidéos « Clap » ont été instaurées où les invités parlent seul à une caméra de leur expérience et expliquent les leçons qu’ils en ont tiré ! Ils en profitent pour donner des conseils pour des personnes se trouvant dans la même situation. Ces vidéos fonctionnent très bien car elles font connaître l’émission et partagent l’histoire de la personne concernée.
Même si le but principal de l’émission est de diffuser des témoignages forts et poignants, elle porte aussi un objectif de lien social. Les personnes se trouvant dans la même situation que les invités peuvent en effet se mettre en contact avec eux, ce qui entraîne très souvent des répercussions positives. L’année dernière, l’association « Putain de guerrières » a été créée par une invitée battue par son mari avec l’aide d’autres femmes concernées ayant écouté son histoire. Finalement, « Ça commence aujourd’hui » est peut-être un peu plus qu’une émission de télévision… Et c’est sans doute pour ça que j’en suis une fidèle téléspectatrice.