Social Media Manager, tu deviendras
Olivier Dassonville se présente volontiers comme un « Jedi du digital ». Son goût pour l’exploration, des ordinateurs au web, l’a mené au métier de social média manager. Portrait d’un passionné du numérique.
Chaque rencontre avec Olivier Dassonville recèle son lot de nouvelles histoires. En janvier 2017, la première fois que l’on se croise, il revient à peine d’un séjour au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas avec des récits passionnants. Cette fois, on le retrouve dans l’espace de coworking de La Cantine, à Nantes. Malgré un emploi du temps chargé, Olivier se prête tout de suite au jeu de l’entretien pour revenir sur son parcours.
Son métier, il ne l’a pas vraiment choisi : il s’est imposé à lui naturellement. En 1996, après une courte expérience dans un magasin de jeux vidéo, il fait la connaissance de Vincent Guillois, fondateur de la célèbre agence de communication The Links à Nantes. Lors de cette rencontre, les deux hommes échangent sur le numérique, qui n’en est à l’époque qu’à ses prémices. L’habileté d’Olivier sur le sujet conduit le patron de cette société à lui proposer un poste. Par la suite, c’est lui qui propulsera le web comme support de communication au sein de l’agence.
« Commodore 64 »
Titulaire d’un DEUG de droit public après un choix d’orientation hasardeux, le jeune homme n’a jamais eu l’intention d’en faire son métier. Ce qui le fait vibrer, c’est la technologie et plus particulièrement les ordinateurs. Dès l’enfance, il s’initie à la programmation informatique sur un « commodore 64 », offert pour ses 11 ans. Spontanément, il va s’intéresser à Internet. Lors du lancement de la première offre à destination des particuliers, il fait partie des premiers fidèles. « Je me souviens encore avoir reçu le numéro d’abonnement 35 », lance-t-il.
Le web, avec toutes les possibilités qu’il offre, se révèle un formidable terrain de jeux pour un explorateur comme Olivier. Il va découvrir les rouages du web en autodidacte. « À l’époque, il n’existe aucune formation alors il faut bidouiller, raconte-t-il. On apprend en faisant, c’est le « test and learn ». Ses connaissances progressent au fil des évolutions du web. Loin de s’arrêter au code, Olivier touche à tout, de la conception à la commercialisation de solutions digitales en passant par le webmarketing ou la création de contenus.
Une nouvelle activité
Après plusieurs expériences au sein d’agences de communication où il travaille pour de grands comptes, il décide de prendre une pause dans sa carrière pour réfléchir à ce qu’il souhaite vraiment faire. Il reçoit alors des sollicitations pour des projets assez particuliers : la gestion d’événements sur les réseaux sociaux, une activité encore très émergente. Il se prend vite au jeu et enchaine la couverture du Web2day, de la Nantes Digital Week et du Voyage à Nantes. Les retours sont positifs et Olivier en fait sa spécialité.
Aujourd’hui, ce « Jedi Digital » gère trois activités autour du numérique : le conseil sur les questions liées à la transformation numérique, la formation dans les écoles et la digitalisation événementielle. C’est cette dernière qui lui tient le plus à cœur et grâce à laquelle il vit « des expériences incroyables ».
Le futur de la communication
En août 2017 par exemple, il accompagne la compagnie La Machine pour couvrir une représentation à Ottawa, un spectacle sur 4 jours avec plus de 750 000 spectateurs. Cet événement l’a particulièrement marqué. « J’ai atteint des scores délirants : 87 millions d’impressions sur Twitter, s’enthousiasme-t-il. C’était le sujet le plus populaire pendant 101 heures d’affilées et on a été le deuxième compte le plus retweeté du Canada ».
On ne pouvait pas partir sans lui demander son point de vue sur le futur des métiers de la communication. L’intelligence artificielle, dont parlent tous les prescripteurs de tendance ? « Ce n’est pas la panacée », répond-il. Il préfère dessiner un avenir optimiste dans lequel les frictions entre l’humain et la technologie s’effaceront pour laisser plus de place à la créativité. La machine n’étant finalement qu’un outil au service de l’homme.
Léo DESBLES