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Ebdo : le journal des lecteurs, pas des annonceurs

 

L’équipe du journal Ebdo a fait étape à Nantes mardi 28 novembre au Médiacampus. Elle s’inscrit dans une tournée conduite dans toute la France entre fin septembre et mi-décembre. Objectif : échanger sur son projet éditorial auprès d’un public varié : lycéens, étudiants, libraires…

Le pari d’Ebdo, journal crée par les revues XXI et 6 mois, est ambitieux. Cet hebdomadaire, qui sortira son premier numéro le 12 janvier, proposera tous les vendredis un numéro de 100 pages, exclusivement disponible en papier. Le tout au prix de 3,50 euros, le moins cher du marché des hebdomadaires.

 Une équipe d’une quarantaine de journalistes, tous embauchés à plein temps, a pour mission de prendre du recul sur l’actualité, d’y apporter du décryptage, des liens historiques ou géopolitiques et des reportages de terrain. Le tout servi par du texte, de la photo, des infographies et de la bande dessinée.

Le lecteur au centre

Surtout, Ebdo accorde une place très importante au lecteur, en proposant notamment de nombreux portraits et des témoignages éloignés des traditionnels experts parisiens. Il s’appuie également sur la création d’une plate-forme web, appelée La Source. Tout lecteur pourra y apporter sa contribution et y proposer des sujets.

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Un poste qui n’existait pas encore dans la presse a même été créé : celui de représentant des lecteurs. Ce non journaliste, qui sillonnera la France, assistera à toutes les conférences de rédaction du journal, pour porter la voix du public. Car le journal ne vise aucune cible particulière : coloré et accessible, il s’adresse à tous les membres d’une famille et toutes les catégories sociales, comme peuvent l’être les journaux télévisés. Le journal espère même attirer vers lui des lecteurs qui ne lisent plus la presse papier.

Zéro publicité

Côté modèle économique, Ebdo ne contiendra aucune publicité mais table sur 60 000 lecteurs pour être rentable. En attendant, il s’appuie sur les bénéfices de ses grands frères (6 mois et XXI), des prêts bancaires, des investisseurs privés (qui ne peuvent dépasser 2 à 3% du capital) et une belle campagne de financement participatif (400 000 euros récoltés en 40 jours, un record dans la presse).

Le journal se donne 3 ans pour convaincre. A l’ère du numérique, il espère faire d’Ebdo un bel objet, permettant de se détacher des écrans. La qualité de son contenu est donc plus que jamais décisive..