Prendre le temps
Objectif de cette nouvelle équipe, selon Olivier Ravanello : « combler une place à prendre en allant directement à la rencontre de ceux qui vont s'informer sur les réseaux sociaux plutôt que sur les médias classiques ». À l’heure de l’information en continu et des commentaires instantanés, Explicite veut au contraire prendre le temps et proposer des reportages approfondis sous des angles originaux. Une différence qui s’exprime aussi dans son fonctionnement : pas de plateau télévisé, ni de studio au sens conventionnel du terme, mais des « lives » interactifs d'une heure avec des experts ou des reporters de terrain.
Un lancement en fanfare
Dès son lancement, le 20 janvier dernier, Explicite s’est montré présent pour l’investiture de Donald Trump. Pour son premier live, Olivier Ravanello, accompagné du spécialiste des Etats-Unis Corentin Sellin, ont offert une très bonne couverture de l’événement, mixant direct et analyses. Tandis que la reporter Natalia Gallois, qui déambulait tout près du Capitole, a questionné en direct les pros et opposants au nouveau président américain. L’actualité française n’est pas en reste et occupe une large part du contenu avec une couverture active de la campagne présidentielle. Un mois après son lancement, l'initiative semble en tout cas avoir trouvé son public avec près de 38 00 abonnés sur Twitter et plus 24 000 "j’aime" sur Facebook.

Le crowdfunding
Reste à savoir comment financer l’aventure… Le collectif a réalisé un appel aux dons pour payer les frais de missions des reporters. Cette campagne s'est achevée le 26 février 2017 avec une récolte de 165 840 €, soit 111% des objectifs atteints. Mais pendant six mois, les journalistes associés au projet travailleront bénévolement en attendant qu’Explicite dispose d’un mode de financement. “On est quelques-uns à avoir mis nos cartes bleues dans un pot commun, explique Olivier Ravanello, reconnaissant qu’il s’agit d’un projet puissant et fragile à la fois”.
Charte déontologique
Quant à l’entrée d’un éventuel investisseur, condition de la viabilité du projet, celle-ci sera conditionnée à la signature d’une charte de déontologie. « S’il ne la signe pas, il ne rentrera pas. C'est nous qui posons les conditions, maintenant », assurent Olivier Ravanello et Sonia Chironi. Après leur bras de fer avec la direction d’Itélé, ils ne sont plus prêts à faire de compromis.
Cette aventure audacieuse n’est pas sans rappeler d’autres créations de médias. Parmi elles, le site Les Jours, créé par d’anciens journalistes de Libération, qui compte déjà 7 000 abonnés payants. Mais aussi Médiacités, site d’investigation qui se lance dans 5 grandes villes de France à l’initiative d’anciens de L’Express. Ou encore Spicee, média vidéo 100% digital et indépendant fondé notamment par des anciens du goupe M6. Ou comment venir du journalisme traditionnel et faire de l’info autrement….
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