Interview de Nathalie Bagadey sur l’auto-édition et ses opportunités (2/2)
Nathalie Bagadey a déjà publié 4 livres en autoédition et s’apprête à signer avec une maison d’édition classique. Ses domaines de prédilection : la fantasy et la romance. Pour cette enseignante, l’autoédition offre une grande liberté, permet de faire connaissance avec son lectorat et de se faire un nom. Elle est l’auteur d’un blog et d’un livre sur le sujet.
- Pourquoi vous êtes-vous tournée vers l’autoédition ?
Après avoir été éditée par de petites maisons d’édition, j’ai été frustrée par plusieurs aspects de l’édition “classique” : les délais, le manque de communication, le fait de n’avoir aucun pouvoir décisionnaire sur la couverture, la petite diffusion… Or, aujourd’hui, on vit tout de même à l’heure de l’impression à la demande (même les grandes maisons d’édition s’y sont mises, par exemple la collection “Snark” de Bragelonnne) et on peut tout à fait éviter ces écueils. Bien sûr, il faut tout faire soi-même, et cela demande un temps supplémentaire, mais personnellement, les avantages l’emportent. J’en suis à mon 4ème livre auto-édité et je ne reviendrai pas en arrière…
- Quels avantages y voyez-vous ?
Entre autres, la liberté, la facilité et la rémunération. Sur la plateforme d’autoédition d’Amazon, par exemple, le processus est très simple. Quand un lecteur veut lire mon livre, Amazon l’imprime, l’envoie et me reverse 70% de son prix. Ce qui est bien supérieur à l’édition classique.
- Quelles en sont les limites selon vous ?
Il faut être prêt à consacrer du temps aux tâches de l’autoédition : formatage, promotion… Et ce n’est pas du temps que l’on passe à écrire (activité déjà chronophage en elle-même…). Il peut aussi être dur de se lancer, car il y a des choses à savoir, des erreurs à ne pas commettre…
- Justement, que conseilleriez-vous à un jeune auteur avant de se lancer ?
D’aller sur les blogs d’auteurs autoédités (dont le mien www.nathaliebagadey.fr, qui donne des conseils gratuits aux auteurs qui souhaitent se lancer) pour voir comment ils font et de se procurer des guides pratiques (1). Et de se lancer avec un “petit” projet, pas sur l’œuvre de sa vie…
- Vous allez désormais publier un ouvrage dans une maison d’édition classique. Pourquoi ?
C’est effectivement en projet. En effet, pour moi, le statut idéal est d’être “auteur hybride” : à la fois édité par de grandes maisons d’édition pour certains titres et autoédités pour d’autres. Le premier statut permet d’être invité dans les salons, d’avoir une plus grande diffusion et d’être déchargé des tâches d’édition. Le deuxième permet de conserver son autonomie et de percevoir plus de revenus.
- Voyez-vous l’autoédition comme un marchepied vers l’édition classique ou est-ce encore autre chose ?
Pas seulement. L’autoédition est surtout une formidable opportunité de tracer son chemin et d’être lu, dès maintenant. Trop d’auteurs parmi mes amis perdent des années à attendre qu’un éditeur s’intéresse à leur manuscrit. Or, pendant ce temps-là, personne ne lit leurs histoires et je trouve cela dommage. Moi, j’ai rencontré des centaines de lecteurs depuis mes débuts et cela m’a énormément apporté : je n’aurais pas vécu ces fabuleux moments sans l’autoédition ou alors beaucoup plus tard… Par contre, je suis également convaincue que pour ceux qui souhaitent un éditeur, c’est un excellent moyen de se faire remarquer. Un éditeur cherche avant tout la rentabilité, il va forcément être davantage intéressé par un auteur ayant un certain lectorat qu’un parfait inconnu…
Les ouvrages publiés par Nathalie Bagadey :
- Villes de légende
- Kassandra et la Grèce des légendes
- Éclosia ou l’Écosse des légendes
- La Sirène dans « La musique à travers les époques »
(1) Et un guide sur l’autoédition : “Autoédition : à vous de jouer !”