Audiovisuel

Fin de C8 : Des étudiants partagés entre soulagement et frustration

Après des années de polémiques et d’avertissements, la chaîne C8 s’apprête à disparaître. L’Arcom a décidé de ne pas renouveler sa fréquence, mettant un terme à l’ère Hanouna et à ses émissions controversées.Une décision qui divise profondément, même parmi les étudiants en communication et journalisme. Tandis que certains saluent la fin de C8 et de ses émissions controversées, d’autres regrettent la perte d’une plateforme d’opportunités professionnelles. Quatre étudiants, issus de parcours différents, nous partagent leurs réactions face à l’arrêt de la chaîne.

Pour Maïa et Leonor, deux étudiantes en communication et médias, la fermeture de C8 est avant tout une bonne nouvelle. « C8 n’a jamais été une chaîne qui apportait quelque chose de constructif à la société. Ses émissions sont trop souvent axées sur la polémique », confie Leonor. Pour elles, cette disparition représente un soulagement. Maïa partage le même avis. “C8, avec des émissions comme Touche pas à mon poste, a toujours flirté avec les limites de la décence. C’est bien qu’une telle chaîne cesse d’exister. Les jeunes générations doivent pouvoir se nourrir d’informations de qualité”, explique-t-elle.

Une sanction nécessaire… mais une fermeture radicale
Si la décision de l’Arcom est perçue comme un signal fort, certains s’interrogent sur le fait de supprimer une chaîne entière. C’est le cas de Romane, qui y voit un précédent préoccupant : « Hanouna méritait clairement des sanctions, mais est-ce que fermer toute une chaîne est une bonne chose ? Ça donne l’impression qu’on supprime un acteur du paysage audiovisuel plutôt que de le pousser à se réformer. »

Une réflexion partagée par Antonin, étudiant en journalisme. Si la chaîne a souvent été critiquée pour ses formats polémiques, elle représentait néanmoins une opportunité pour les étudiants en journalisme. “Certes, C8 avait ses défauts, mais elle offrait des possibilités d’apprentissage uniques. C’était une plateforme pour les jeunes journalistes qui voulaient se frotter au journalisme de divertissement, un type de journalisme très spécifique”, explique t-il, visiblement déçu. Pour lui, bien que la chaîne n’ait pas toujours fait preuve d’une grande rigueur journalistique, elle représentait une étape incontournable pour comprendre certains aspects du journalisme moderne, notamment ceux liés à la télé-réalité et aux débats populaires.

Un divertissement regretté

Mathieu, étudiant en physique chimie, est l’un de ceux qui regrette l’arrêt de C8, notamment pour l’émission “Touche pas à mon poste” animée par Cyril Hanouna. “J’ai toujours aimé ce type de divertissement, même si certains le trouvent trop vulgaire. Hanouna savait créer un véritable spectacle, avec des débats, des clashs et des moments imprévus”, explique-t-il. Mathieu se dit déçu par la fermeture de C8, qui marque la fin d’un format qu’il trouve essentiel dans le paysage audiovisuel. “Les émissions de ce genre apportaient une dynamique différente, plus décalée et spontanée. Aujourd’hui, les émissions de débat sont souvent trop sérieuses et formatées.”

Et maintenant ?
L’arrêt de C8 a provoqué des réactions contrastées parmi les étudiants. D’un côté, ceux qui y voient une chance de redonner une place à des programmes plus qualitatifs et plus respectueux des standards journalistiques. De l’autre, ceux qui regrettent la disparition d’une chaîne qui offrait des opportunités de stages et une expérience unique dans un journalisme moins conventionnel, mais tout aussi formateur. L’avenir des médias semble encore flou. Les étudiants, qu’ils soient en journalisme ou en communication, se demandent quel sera le modèle de demain. Si certains espèrent une plus grande diversité dans les formats proposés, d’autres restent attachés à la liberté d’expérimentation qui a fait le succès de chaînes comme C8. Quoi qu’il en soit, cette fin marque un tournant dans l’histoire de la télévision française et pourrait redéfinir les attentes des générations futures vis-à-vis des médias.

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