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Le futur Van Gogh sera-t-il un robot ?

Après avoir battu le champion du monde de Go début 2016, l’intelligence artificielle investit désormais le domaine artistique. Musique, littérature, film, poésie, peinture… rien n’échappe à l’appétit des machines. Voici un tour d’horizon des expériences les plus récentes, des plus prometteuses aux plus énigmatiques.

«amazing, isn’t it?
 so, what is it?
 it hurts, isnt it?
 why would you do that?


« you can do it.
 » i can do it.
 I can’t do it.
 « i can do it.


« don’t do it.
 « i can do it.


i couldn’t do it.».

                                                                 Poème écrit par IA

 

En mai 2016, le grand public a découvert le premier poème écrit par une intelligence artificielle (IA) développée par les ingénieurs de Google. Dans le cadre du projet Magenta, le géant américain du web entend en effet « développer la créativité des machines » à travers l’art. Pour faire des machines des poètes en herbe, ses équipes ont ainsi collaboré avec les universités  de Stanford et du Massachussetts. La machine a appris les bases de la grammaire puis ingurgité pas moins de 11 000 ouvrages dont 3 000 romans d’amour pour rédiger, seule, son premier poème. Les aspects un peu surréalistes de ces vers ont alors immédiatement essuyé les railleries moqueuses des internautes…

 


A lire sur sujet : L’IA de Google écrit maintenant des poèmes…de merde


 

Un résultat peu concluant pour le moment, mais qui ne présage en rien du futur. Il ne faut pas oublier que les intelligences artificielles sont à leurs balbutiements et que leur marge de progression reste énorme.

 

Des artistes incompris ?

Après la prose, l’image ! Toujours dans le cadre du projet Magenta, les ingénieurs se sont attachés à doter les machines de nouvelles compétences, comme la paréidolie, capacité de l’homme à discerner une forme humaine ou animale sur des éléments informes d’une image.  Cette illusion d’optique, que l’intelligence artificielle sait désormais imiter, a été développée grâce au système Deep Learning (faculté d’apprendre à apprendre).

Grâce à cette nouvelle « compétence », le programme Deep Dream était né, et Google a immédiatement testé son logiciel en peinture. Ces productions particulièrement colorées s’inspirent du mouvement psychédélique.

 

Quelques photos ICI !

 

 

Exposées à San Francisco en février 2016 à la fondation Gray Area, ces 27 oeuvres n’ont pas réellement ému le grand public. Elles ont été vendues lors d’une soirée caritative qui s’est tenue plusieurs semaines plus tard. Et la plus chère n’est partie « que » pour 8 000 dollars.

Même destin pour les œuvres musicales produites par l’IA dans le cadre du programme Google Brain. Cette fois-ci, les ingénieurs ont travaillé avec le programme TensorFlow en open source depuis 2015 (logiciel d’intelligence artificielle en apprentissage automatique basé sur le Deep Learning).

Les robots ont uniquement œuvré sur la partition au piano, les percussions ont été rajoutées par la suite. Ce n’est peut être pas le prochain tube de l’été mais ces 90 secondes restent agréable à écouter.


Venez écouter un extrait ICI 


La machine fait son cinéma

Mais Google n’est pas le seul acteur à s’intéresser à la créativité des machines. En témoigne une expérience conduite en janvier 2016 par un chercheur et un professionnel du cinéma. « Benjamin », fruit de la collaboration entre le réalisateur Oscar Sharp et le chercheur en intelligence artificielle Ross Goodwin à l’université de New York, est le petit nom de l’IA qui a écrit le scénario de « Sunspring ». Ce scénariste virtuel s’est grandement « inspiré » d’œuvres de sciences fictions des années 80-90.

Ce film sans queue ni tête de 9 minutes a de quoi interpeller les fans de SF, dans la mesure où il reprend les codes classiques du genre.

 

Prix littéraire ouvert aux robots

La littérature n’échappe pas non plus à ces expériences. Au printemps 2016, le jury d’un prix littéraire japonais (Hoshi Shinichi Literary Award) a distingué un roman co-écrit par un homme et une intelligence artificielle. Le premier avait rédigé la trame et la machine a fait le reste. Appelée « « The day a computer writes a novel », cette nouvelle a séduit pour sa cohérence et est parvenue en demi-finale. Ce premier concours ouvert aux intelligences artificielles a reçu au total 1450 participations dont… 11 étaient l’œuvre de robots.

Les machines seraient-elles prêtes à remplacer les artistes ? Pas si sûr. Il semblerait qu’une nouvelle voie s’ouvre pour une collaboration fructueuse entre les compétences de l’homme et celle de l’intelligence artificielle. De toute façon, avant de pouvoir le remplacer, il manquera encore à la technologie  ce qui caractérise tout être vivant, cette étincelle unique qui fait vibrer les âmes !

 

 

 

 

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