Audiovisuel

Quelle place pour l’homosexualité au cinéma ?

Les confessions de Muriel Robin sur le plateau de « Quelle Epoque » ont mis en avant les discriminations que subissent les femmes dans le monde du cinéma. Mais aussi toutes celles qui touchent aux minorités de genre.

« Si on est homosexuelle, on n’est pas désirable. On n’est pas pénétrable. Et quand on n’est pas pénétrable, dans cette société et dans le cinéma, on ne vaut rien. Si vous êtes vieille, vous n’êtes plus pénétrée, si vous êtes moche, vous n’êtes plus pénétrée […] On est dans une société de désir et patriarcale.»

Voilà ce qu’affirmait Muriel Robin sur le plateau de « Quelle époque ! » le 16 septembre dernier. Invitée à l’émission pour faire la promotion de la pièce « Lapin », où elle partage la scène avec Thierry Arditi, elle profite d’une question de Christophe Dechavanne pour dresser des constats terrifiants. Une personne queer ne peut pas être désirée, et disparaît des studios dès lors qu’elle parle de son orientation sexuelle de manière publique. 

Une femme âgée, jugée comme n’étant plus désirable, se voit présenter de moins en moins de rôles. Si les propos de Muriel Robin ont choqué, c’est que pour certain.e.s la vérité est dure à entendre. Pourtant, ce que l’actrice a exprimé n’est qu’une infime partie d’un constat plus alarmant qui touche entièrement à la place des femmes dans les médias visuels où l’image prédomine.

Crédit photo : Francis Hannaway

Si on est homosexuelle, on n’est pas désirable. On n’est pas pénétrable. Et quand on n’est pas pénétrable, dans cette société et dans le cinéma, on ne vaut rien. Si vous êtes vieille, vous n’êtes plus pénétrée, si vous êtes moche, vous n’êtes plus pénétrée […] On est dans une société de désir et patriarcale.

Cinéma, désir et non-hétérosexualité

Il est malheureusement facile de confirmer les dires de Muriel Robin. Pendant l’intervention de l’actrice, Léa Salamé évoque Jodie Foster comme une autre actrice ayant fait son coming-out et tournant encore. Certes, l’actrice américaine a évoqué publiquement son homosexualité, mais seulement en 2013 soit 40 ans après le début de sa carrière. 

Xavier Dolan, acteur et réalisateur canadien gay, ne joue que dans les films qu’il réalise. En dehors de ses propres réalisations, on a pu le voir dans « ça » où il joue le rôle de l’homosexuel qui se fait agresser. Elliot Page, acteur canadien, a pu jouer dans Juno, X-Men ou encore Inception avant son coming-out trans. Depuis, on le voit beaucoup moins sur les écrans, à part dans la série Netflix Umbrella Academy, qui a d’ailleurs intégré sa transition dans l’histoire. 

Représentation des identités queer dans les médias

Quand ils et elles sont auditionnés, les acteurs et actrices LGBTQIA+ qui ont fait leur coming-out, sont cantonnés à jouer le rôle d’une personne homosexuelle. Ou pour éviter cette limitation, leur seul autre choix est de travailler avec des réalisateurs et réalisatrices queer. Cette sous-représentation est ainsi responsable d’une répartition très inégale des sexualités dans les fictions. 

Selon une étude récente de l’Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), les personnages hétérosexuels représentent 95% des rôles, contre respectivement 3% et 2%  pour les personnages bisexuels et homosexuels.

100 %
de rôles LGBTQIA+ au cinéma

Crédit photo : Luis Quintero

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