L’investiture du 46e président des Etats-Unis, le 20 Janvier dernier, vient mettre un point final au mandat de Donald Trump. L’exubérant ex-président aura marqué ses quatre années au bureau ovale par une relation très particulière avec la presse américaine. Tout en dénonçant « les grands médias progressistes », il aura fait des réseaux sociaux une arme de communication massive. Jusqu’à son tout récent bannissement.
« Fake news ! » Cette exclamation aura été entendue d’innombrables fois en conférence de presse à la Maison Blanche par les journalistes du New-York Times, du très sérieux Washington Post, de CNN ou encore de MSNBC. Ces quatre dernières années, ces médias reconnus depuis très longtemps aux États-Unis n’ont pas cessé d’être les souffre-douleurs de Donald Trump et de ses supporters.
Les attaques ont commencé dès la campagne présidentielle en 2015-2016. Les accusant d’imposer une vision « politiquement correcte » aux élites américaines, le futur président américain a réussi à convertir ses fans à cette haine anti-journalistes. Melissa Bell, correspondante pour CNN à Paris a récemment déclaré au micro d’Europe 1 que les membres de sa rédaction sont devenus « les cibles des foules qui viennent entendre Donald Trump ».
La revanche du New-York Times
Cette relation houleuse avec certains journalistes n’a cessé de s’aggraverau fil de son mandat. En 2018, le journaliste de CNN Jim Acosta s’est carrément vu retirer son accréditation à la Maison-Blanche, après un échange particulièrement vif avec le président.Et en 2019, Donald Trump n’a pas hésité à accuserle New York Times d’être un « ennemi du peuple ».
Ce rapport tendu avec ces médias aura paradoxalement augmenté le nombre d’abonnés numériques du New-York Times, passant de 1 million en 2015 à 3,5 millions en 2019. La position partisane du journal ainsi que la résilience de ses journalistes auront donc eu le mérite de renforcer le lectorat du journal new-yorkais dans une époque très compliquée pour la presse américaine.
Twitter, une force de frappe politique
Dansce pays aux six fuseaux horaires (Eastern, Central, Mountain, Pacific, Hawaii, Alaska), il n’existe pas comme en France de journal de 20h capable de toucher tous les habitants du pays en même temps. Seul le quotidien USA Today couvre les 50 États. C’est pourquoi l’ancien président américain a décidé de mettre en place une relation directe avec ses électeurs, mais aussi, avec ses détracteurs. Les réseaux sociaux ont permis cela, et plus particulièrement Twitter.
En 2020, son profil Twitter affichait plus de 88 millions de followers et plus de 50 000 tweets ont été envoyés depuis la création du compte en 2009. Le plus grand nombre de ses tweets étaient postés entre 6h et 9h afin de réagir aux matinales politiques de CNN ou MSNBC. Les messages du 45e président des États-Unis allaient parfois à l’inverse des déclarations officielles de ses équipes.Il n’a jamais cessé de réagir à chaud, sans filtre.
Lâché par Fox News, banni par Twitter
Seules trois chaînes l’ont soutenu pendant son mandat : Newsmax, One America et Fox News. Cette dernière, très conservatrice, avait contribué à la victoire de George W. Bush en 2000. Elle a ensuite offert de nombreuses tribunes, interviews et autres sujets à Donald Trump et à ses proches. Ce fut son plus gros soutien parmi les médias traditionnels. Souvent accusée de partialité, la chaîne a lâché l’ancien président en annonçant la victoire de Joe Biden en Arizona avant CNN et MSNBC.