Décryptage Journalisme et Médias

Florence Pagneux, observatrice de la génération post Me Too

Florence Pagneux, l’autrice du livre “Ce que nos filles ont à nous dire” s’intéresse à la génération post  #Metoo à partir d’une enquête menée auprès de 800 filles âgées de 13 à 20 ans.

A travers son livre, la parole des jeunes femmes a une valeur et se libère. Leurs témoignages sur ce  qu’elles vivent, suscitent de l’émotion et des questionnements. Le lectorat visé par ce livre est aussi bien le grand public que les professionnels en contact avec les adolescents et les élus. 

Dans son livre et au fil des chapitres, nous retrouvons des sujets au cœur de nos préoccupations comme le sexisme, l’éducation parentale, l’autocensure, le féminisme, l’égalité femme -homme… 

Pour la préface de son livre, Florence Pagneux a fait appel à une jeune lycéenne qui a pris la parole pour donner son ressenti sur cette enquête et sur son quotidien en tant que femme. De plus, pour la rédaction de son livre, l’autrice a utilisé des paroles brutes de jeunes filles de la génération nées dans les années post Me too et a complété ses recherches auprès d’acteurs de terrain et d’experts.

Des chiffres qui interpellent

Le livre de Florence Pagneux, reprend de nombreux chiffres* qui interpellent le lecteur sur la situation des jeunes filles des années 2020. 

– 4 filles sur 10 pensent qu’elles ne pourront pas faire le métier de leur rêve. En effet, elles estiment qu’elles n’ont pas les capacités ni physiques ni intellectuelles. Elles font preuve de restriction voire de résignation. 

– 84% des jeunes filles ne s’habillent pas comme elles le souhaitent pour sortir. Des stratégiessont même employées par les femmes pour sortir de ce sentiment de peur comme mettre des écouteurs, faire semblant de rejoindre un groupe d’amis… 

– Après 17 ans, 7 filles sur 10 se définissent comme féministe. Le combat actuel se porte sur une vision du féminisme très égalitariste qui souhaite inclure de nombreuses luttes et défendre tout le monde, les violences sexistes et sexuelles sont le nœud des féministes. 

26% des jeunes filles disent avoir été victimes de violences conjugales de la part de leur petit copain. 

Le mouvement Me too a permis de libérer la parole des jeunes qui se sentent enfin autorisés à en parler notamment sur internet via les réseaux sociaux. C’est une génération qui ose remettre en question les codes des générations passées.

*Les chiffres précités proviennent de l’enquête Aux filles du temps réalisée par la Nantaise Alexandra  Benhamou. Le lien de son site du même nom :